Lycee Romain Rolland

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Bienvenus sur le site de l'équipe redactionnelle des STG de Romain Rolland


mercredi 3 février 2010

Tirez la balle ; pas les balles !

            La récente coupe d’Afrique de football a été endeuillée par la mort du chauffeur de l’équipe du Togo. L’abandon consécutif de cette équipe, et la tension provoquée par des fautes d’arbitrage lors de certains matchs rendent urgent un retour à l’esprit de l’olympisme.

 Bref historique

`         La coupe d’Afrique a été créée en 1957, à la suite d’ une proposition  d’Abdelaziz Abdellah Salem, ingénieur agronome. Dans un premier temps  l’idée fut rejetée par la FIFA au motif que les compétiteurs n’étaient pas assez nombreux. M. Salem fit alors la déclaration suivante : « Si nous ne sommes pas tous traités ici sur le même pied d'égalité, il n'est nullement question de notre présence parmi vous » et sa proposition fut finalement acceptée.
Pour prendre en charge cette nouvelle compétition la FIFA décida de créer une nouvelle fédération appelé : « Confédération africaine de football ». La première coupe d’Afrique (des nations)  – CAN –  opposait quatre équipes nationales et se termina par une finale Egypte  /  Ethiopie.
 Un demi siècle plus tard, si la CAN s’est enfin déployée sur tout le continent, beaucoup reste encore à faire.

Cessez-le-feu !

              Deux jours avant le commencement de la compétition le 8 juillet, un drame s’est abattu sur l’équipe togolaise, à l’entrée dans la province angolaise de Cabinda. Un groupe armé séparatiste a mitraillé le bus qui transportait l’équipe d’Emmanuel Adebayor. Le chauffeur de l'un des bus a été tué, et neuf personnes, dont deux joueurs, ont été blessées. Les joueurs togolais devaient commencer la compétition en jouant contre le Ghana.
               L’attaque du bus a été revendiquée par les Forces de libération de l'Etat de Cabinda (FLEC) ;  ce groupe armé a indiqué avoir visé « les forces armées angolaises qui escortaient » le car. Une guérilla est encore active dans cette zone contre les forces armées angolaises.   
               Une lettre avait  été envoyée à la FIFA l’avertissant qu’il n’était pas souhaitable d’organiser des matchs dans le Cabinda. Celle-ci a transmis la lettre à la CAF qui en a averti le gouvernement angolais. Cependant celui-ci n’a pas jugé bon de prendre au sérieux les menaces du FLEC. Par ailleurs la  CAF a décidé de suspendre le Togo pour les deux prochaines compétitions de la CAN, pour s’être retiré après ce mitraillage. Il y a là une sanction inadmissible. Garantir la sécurité des joueurs et de leurs accompagnateurs, c’est l’exigence minimale à laquelle doit répondre l’instance organisatrice d’une rencontre sportive internationale

Algérie-Egypte

            Le score de cette demi finale fut de 4-0 en faveur de l’Egypte. Seulement avec un penalty et trois cartons rouges à l’encontre des Algériens, l’arbitre Coffi Kodjia a eu une influence considérable sur le déroulement et l’issue de ce match...  d’autant qu’il n’en est pas resté là : il a cru bon d’expulser Chaouchi, gardien de but de l’équipe algérienne, et, pour faire bonne mesure, Halliche, son meilleur défenseur. La presse internationale a souligné à qui mieux mieux le favoritisme dont ont bénéficié les Egyptiens contre l’Algérie. Même la CAF l’a reconnu. C’est une première depuis le début de la CAN. Mais enfin les Algériens ont de quoi être amers...

La coupe de l’avenir

«Carton rouge» pour l’arbitre Coffi Codjia, suspendu pour un délai indéterminé !
           Il faudrait sans doute améliorer la formation des arbitres mais la priorité, c’est d’assurer  la sécurité des joueurs. La CAN a vocation à être un facteur de paix, pas à provoquer des conflits supplémentaires. la CAF devra impérativement veiller à l’avenir à ce que les rencontres se déroulent dans des zones sécurisées.
          Pour le reste, il faut garantir à la coupe d’Afrique des arbitres internationaux, avec des notations plancher, et dont la neutralité est garantie, comme pour les arbitres européens. C’est le rôle de la FIFA.

jeudi 28 janvier 2010

Zone d'Emancipation Prioritaire

Zone d’Emancipation Prioritaire

Les élèves de Z.E.P (Zone d’Éducation Prioritaire), ont souvent été considérés comme des élèves dotés de capacités  moindres que celles de leurs camarades d’autres milieux. En 2001, Alain Lancelot, directeur de « Sciences po », fut le premier à avoir permis à ces élèves défavorisés d’avoir effectivement accès à cette école prestigieuse par le biais d’un concours spécifique. Une actualité récente a remis sur le tapis la question de la discrimination positive.

De la discrimination positive

Le destin universitaire des jeunes des cités, après un bac, se réduit souvent à des diplômes en deux ans, BTS ou DUT… Par ailleurs, seuls 5% des diplômés de l’enseignement supérieur sont scolarisés en classes préparatoires et celles-ci n’accueillent, bon an, mal an, que 23% de boursiers, contre 30 dans les universités. C’est la raison pour laquelle il est généralement admis que les formations d’excellence sont réservées à l’élite. L’IEP-Paris, le premier, a décidé en 2001 d’étendre son recrutement aux élèves des lycées classés ZEP. La politique a consisté à faire connaître l’Institut dans ces quartiers et à y mettre en place des modules de préparation au concours spécifique, une épreuve orale, l’admission comportant en outre l’obligation d’obtenir son bac sans rattrapage.

Alain Lancelot a fait des disciples. C’est ainsi que la Fémis, grande école des métiers de l'image et du son, propose à des étudiants boursiers ou issus de lycées classés en ZEP de participer à un atelier de trois semaines en juillet. Objectif : les sensibiliser au cinéma contemporain pour leur permettre de passer le concours d'entrée.

Actuellement plusieurs grandes écoles de commerce et d’ingénieur travaillent à la mise en place d’un concours spécifique réservé aux lycéens de ZEP et se déroulant immédiatement après le bac. Celui-ci serait réservé à des candidats présélectionnés en classe terminale pour leurs bons résultats et en fonction de critères sociaux. Il aurait lieu en septembre, après une préparation d’été gratuite.

Et de l’égalité républicaine

Mais dans le même temps le président de la Conférence des Grandes Ecoles, Pierre Tapie, s’est d’abord catégoriquement opposé au principe d’un quota de 30% de boursiers dans ces établissements, en alléguant la baisse prévisible du niveau qui en résulterait. Seuls les talents diplomatiques de Valérie Pécresse ( ce n’est pas un quota mais seulement  un objectif pour les années à venir) ont permis de préserver un accord de façade avec le gouvernement.

Et puis l’autorité publique ne fait pas toujours des choix judicieux en la matière. Il faudrait en particulier éviter de fermer des classes préparatoires dans ces zones défavorisées, même en cas de baisse temporaire des effectifs. C’est pourtant ce qui vient de se produire à Saint-Denis, au lycée Paul Eluard, seul établissement classé ZEP du 93 à disposer d’une prépa scientifique. les futurs bacheliers ont découvert cette disparition sur le serveur Internet des inscriptions dans l’enseignement supérieur ... c’est dire le peu de cas qu’on fait de leur personne. Elèves et enseignants considèrent  que cette fermeture est inadmissible ;  dans ce département défavorisé cette classe a permis à des centaines d’élèves, au cours des années, de devenir ingénieurs.


Tarrik et Amadou 

Que pensent d’ailleurs les jeunes de ces quartiers défavorisés de ces parcours d’élite qu’on leur propose ici ou là ?
Ammad Kahina est allé le demander à Tarrik et Amadou, élèves de 1° STG,  qui participent actuellement à un atelier de culture générale mis en place au lycée Romain Rolland d’Ivry, le mercredi après-midi et destiné, à terme, à leur faciliter l’accès aux grandes écoles commerciales.

1)    Qu’est ce qui vous a poussés à vous inscrire à cette préparation ?

Amadou : Ce qui m’a poussé à venir ici, c’est la perspective d’une belle vie. Au début le passage était de droit et mais au final, si on ne se distingue pas, on a un BTS comme les autres. Et puis M. Giordani  m’a fait prendre conscience de mes défauts et qualités et comprendre que je pouvais avoir plus d’ambition, même après une seconde ratée. Le bac STG ne donne pas comme seule issue vendeur en grande surface.

Tarrik : L’envie de me démarquer de la plupart des élèves de STG. J’ai pu constater que j’avais les capacités requises pour faire une prépa et aussi j’aimerais prouver que le bac STG n’est pas un bac poubelle.


2)    A cette époque de l’année, la préparation répond-elle à vos attentes ?

A : Oui ; c’étais déjà quelque chose d’inattendu, en début d’année ; cela nous offre plusieurs possibilités, comme des rencontres avec des journalistes.

T : Oui ; l’atelier STG de Romain Rolland m’a permis d’augmenter ma culture générale et mon rythme de travail.


3)    Pensez-vous que la politique du gouvernement est suffisante à l’égard de la jeunesse des quartiers difficiles ?

A : Non. L’Etat privilégie certaines zones et délaisse nos banlieues. Le gouvernement devrait s’arrêter de s’occuper de domaines secondaires comme les travailleurs sans papiers et s’occuper un peu plus de nos banlieues ; après tout nous sommes l’avenir de ce pays.

T : Voilà. On ne se préoccupe pas suffisamment des jeunes comme nous, des jeunes qui ont de l’ambition. Nous sommes un véritable réservoir de créativité pour l’économie de demain.

4) Que faudrait-il faire à votre avis ?

A : Il faudrait mettre fin à l’opacité des institutions pour nous et, parallèlement, il faudrait que certains d’entre nous soient nos porte-parole auprès de ces institutions.
Ce serait une bonne chose qu’il y ait des délégués de l’Education Nationale qui se rendent dans les classes pour entretenir un dialogue avec les élèves, par exemple sur le problème de l’adaptation des manuels scolaires, sur celui de l’aménagement de l’espace à l ‘intérieur des établissements en vue de l’amélioration du confort et de l’efficacité des élèves.

T : Je pense que les responsables politiques et les cadres de l’Etat devraient regarder de plus près les élèves issus des milieux défavorisés afin de se débarrasser de la vision caricaturale qu’ils en ont ; il faudrait que tous ces gens comprennent notre volonté de réussir et qu’ils fassent ce qu’il faut.

5) Qu’est-ce que vous pensez de ces concours facilités pour les jeunes des quartiers ?

A : C’est une bonne idée ; cela permet une plus grande diversité sociale des étudiants dans les grandes écoles et ça augmente le taux de réussite des gens de banlieue difficile.

T : Je pense que c’est une opportunité à saisir pour s’en sortir et réussir sa vie.

6) Quel est votre projet professionnel ?

A : Pour l’instant, je ne sais pas encore. Mon but et d’accéder à un métier qui me plaise et, pour ne pas vous mentir, qui paye bien.

T : Moi aussi, j’aimerais avoir un métier honorable et bien rémunéré.




Liberté, égalité, fraternité...
Qui a dit que c’était facile ?

jeudi 21 janvier 2010

Haïti, et après ?

                                                              

En dépit de la forte réplique du 20 janvier, la catastrophe d’Haïti est en voie d’être surmontée. Cependant elle a fait surgir une multitude de questions. Il paraît essentiel d’anticiper sur les réponses que l’on peut leur apporter.

              Mercredi, à 6 heures AM, heure locale, une réplique de magnitude 6,1 a été ressentie dans la zone  dévastée par le séisme du 13 janvier. Les plaques de la zone des Caraïbes présentent une des configurations les plus dangereuses du monde avec celles de l’Asie et de la Californie. Deux zones d’accrétion parallèles compriment de petites plaques continentales, ce  qui engendre dans toute la zone des failles cisaillantes.
             Concernant Haïti  deux de ces failles traversent le pays d’ouest en est ; or, d’après les sismologues, celle qui est incriminée dans l’événement actuel n’a cédé que sur un tiers de sa longueur ; tout laisse  présager que les deux tiers restants éclateront dans les années ou les décennies à venir.
Il n’est donc pas superflu de s’interroger, qu’il s’agisse d’Haïti ou d’une autre région du monde, sur la prévention et le traitement des crises futures, en particulier en analysant les dysfonctionnements actuels.


  Les   défis de la logistique
   

 On peut considérer que le lundi 11 janvier, soit 5 jours après le drame, avec 280 centres d’accueil fonctionnels dans la zone sinistrée, les moyens mis en oeuvre pour secourir les victimes étaient enfin parvenus au niveau requis. Or, il était frappant de remarquer, quelques heures seulement après la catastrophe, le nombre considérable de sinistrés qui souhaitaient rejoindre leur famille hors de la zone sismique mais n’étaient pas en mesure de le faire, faute de moyens de transports. Toute cette population valide était assurée de trouver de la nourriture et des soins hors de cette zone. Par conséquent Il aurait  été pertinent non seulement de garantir son évacuation (approvisionnement  en essence et doublage des lignes de bus par des véhicules  militaires)  mais d’en faire une priorité. En effet, dans cette éventualité, les moyens  matériels  auraient été  plus rapidement suffisants pour apporter  une aide efficace à la  population restante, en particulier sur le plan de l’approvisionnement en eau.
Pendant plusieurs jours, alors que les blessés s’entassaient à l’hôpital de Port-au-Prince sans recevoir aucun soin, faute de personnel médical, les ONG spécialisées peinaient à implanter leurs hôpitaux de campagne.
Deux avions cargos de MSF ont ainsi dû être déroutés sur Saint-Domingue pour cause d’encombrement de l’aéroport. Un planning des arrivées par voie aérienne (eau /essence/véhicules/personnel et matériel médical) devrait permettre à l’avenir d’éviter ces retards préjudiciables. Enfin il est hautement souhaitable que ces hôpitaux volants s’installent à proximité des hôpitaux existants ; c’est là que les blessés légers iront naturellement chercher des soins mais c’est là aussi que l’information sur les blessés graves parviendra.
   
 La sélectivité de l’assistance internationale

                Les équipes d’interventions déléguées par les Américains, Français, et autres intervenants ont paru systématiquement donner la priorité à leurs nationaux en négligeant les Haïtiens, singulièrement les plus pauvres d’entre eux. Leurs premiers efforts ont porté invariablement sur la recherche des survivants dans les débris des hôtels de luxe et des bâtiments officiels.
               C’est ainsi qu’à l’hôtel Montana des « miraculés » secourus 17 heures  après le séisme - ce qui doit être un record en la matière - font le récit de leur sauvetage et de la longue attente qui l’a précédé. L’un d’eux, Nicolas Mazellier, plus lucide, «  demeure frappé par le contraste entre le traitement privilégié auquel il a eu droit - une fois rescapé, il a rapidement reçu des soins de grande qualité - et l'indifférence dans laquelle se sont retrouvés les sinistrés haïtiens » (Journal de Montréal, 20 janvier 2010). La préfecture de Martinique, questionnée le 21 janvier sur le pourcentage d’ Haïciens parmi les blessés transportés sur l’île, refuse de répondre ; d’après l’un des soignants, ils ne représenteraient que 10% des évacués. De fait, une semaine après le séisme , aucune instance ne paraît avoir pris en main le problème des ensevelis des bidonvilles. Des hélicoptères les survolent mais on ne tente pas d’intervention, sous prétexte que l’atterrissage n’est pas faisable.
               Comment ont donc lieu les sauvetages en mer ? Ne sait-on pas larguer du matériel ou déposer du personnel à partir d’un hélicoptère ?
               D’un autre côté les nations secourables comprendraient mal qu’on ne cherche pas prioritairement à secourir des compatriotes.
                A l’avenir Il faudrait donc systématiquement conférer à l’ONU la direction des opérations et n’envoyer sur site que des régiments internationaux.
  
 Une mobilisation sans précédent

                Cependant tout n’est pas désespérant.
                Les aides financières se multiplient depuis le séisme et atteignent actuellement un  total de près de 1 milliard 200 000  dollars ; les plus gros donateurs sont  les Etats-Unis et la Banque mondiale . Aucune catastrophe n’a réuni autant d’aides au niveau international ; toutes les nations se sentent concernées et proposent des aides. Celles-ci  peuvent être symboliques ou étonnantes ; ainsi la Bolivie se signale-t-elle par un don de 500 litres de sang. Plusieurs ONG ont recueilli des subsides dédiés à Haïti. Enfin de grandes institutions telles que le Programme alimentaire mondial ou la Fédération internationale de la Croix-Rouge  sont en train de monter des programmes spécifiques.
               Mais si l’aide internationale  s’est constituée pour secourir Haïti, la question primordiale est désormais de déterminer comment l’argent va être utilisé, comment cette aide massive va être gérée.
On sait le rôle qu’a joué le « ciment haïtien » dans la majoration des dommages ; on sait moins l’étendue de la corruption dans ce malheureux pays.
               Si l’on n’y prend garde, tous ces subsides iront dans la poche des plus malins et des plus immoraux et ne seront d’aucun bénéfice pour le plus grand nombre.
               Par ailleurs le triumvirat hâtivement constitué par les Etats-Unis avec le Canada et le Brésil n’est probablement pas exempt d’arrières pensées et, si on le laisse aller, débouchera immanquablement sur le clientélisme.
               Là encore c’est à l’ONU de prendre en main la gestion de la reconstruction.

Indispensable prévention : l’exemple japonais

               Parmi les séismes les plus violents enregistrés dans le monde, un sur cinq se produit au Japon. Ce pays possède le système d’alerte aux séismes le plus performant du monde et il est capital qu’Haïti profite de cette expérience.
               En particulier un dispositif de capteurs placés dans l’ océan et sur la terre ferme est capable de réagir aux prémices des mouvements telluriques.
               Mais, bien que ce système permette en théorie de détecter un séisme quelques secondes avant qu'il ne se produise et par conséquent de déclancher une alerte,  il ne sera d’aucun profit sans infrastructures fiables.
               Voila pourquoi  la politique de prévention repose d’abord sur la construction parasismique. En plaçant une surface fluide entre les fondations et le corps du bâtiment, on permet à celui-ci, en cas de secousse brutale, une sorte de contre mouvement qui  laisse l’infrastructure « debout ».
                En supposant ce double principe acquis, il reste à enseigner à la population comment réagir adéquatement à un tremblement de terre.
                Là encore la politique japonaise est exemplaire : consignes précises (ouverture des portes, fermeture du gaz, abri dans les impostes, etc...), simulations de catastrophes en milieu scolaire et en milieu urbain, entraînement individuel dans des pièces d’habitation montée sur vérins hydrauliques et transportées en semi-remorques.

Tous ces principes, c’est maintenant qu’il faut les mettre en oeuvre. Il y a un temps pour la déploration et un temps pour l’action. On a entendu sangloter un médecin qui avait tout fait pour sauver une petite fille et puis la petite fille était morte. les soins étaient arrivés trop tard et le matériel manquait. On ne peut pas faire que des catastrophes n’aient pas lieu. Mais on peut faire que plus d’enfants soient sauvés à l’avenir.

jeudi 14 janvier 2010

Paroles de Paola, ami d'enfance d'Hakim

J’ai souhaité témoigner car Hakim était un ami. Il mérite que l’on lui rende tous ces hommages.

Hakim, j’ai grandi avec lui, de la maternelle  Benoît Malon du Kremlin- Bicêtre jusqu’au collège. On s’est séparé au lycée mais je suis restée en contact avec lui.

J’habite dans la même cité, celle des Martinets au Kremlin-Bicêtre. 
Quand je suis à la fenêtre de ma chambre,  je suis en face de chez lui .
On échangeait des propos  par la fenêtre, au sujet de tout et de rien.

C’était vraiment un garçon bien. Il allait aider son père au travail. Il partageait son temps entre le lycée et le travail... pas comme les jeunes qui traînent dans la cité.

J’ai appris la nouvelle par ma mère qui m’informa qu’un élève de 18 ans avait été poignardé au lycée. Comme c’était quelqu’un de ma génération, je me suis dit que forcément je le connaissais.

Vers 13 heures mon frère m’envoie un  SMS pour me dire que c’était Hakim.
Je n’ai pas pleuré sur le coup ; je ne pleure pas facilement . Et puis, tant qu’il n’était pas mort, il ne fallait pas que je verse une larme.

A la minute même où il est mort, à 22 heures, on m’a appelée de l’hôpital . Ses amis de la cité y étaient partis ; il ne restait que les filles. J’étais à la maison avec mon frère et ma sœur.  J’ai pleuré...

Hakim, c’était une personne qui avait beaucoup d’humour, qui aimait faire rire les gens, sortir des petites  blagues en classe, juste pour  énerver les profs. C’était  quelqu’un de très calme, de très souriant.

J’ai beaucoup de mal à admettre sa mort.  

Je participerai à la marche au Kremlin. C’est Vendredi, à 14h30 ; on partira de la rue Kennedy, aux environs du collège Albert Cron, et on ira jusqu’au lycée Darius Milhaud.

Ce que j’attends de cette marche, c’est un témoignage de respect pour Hakim et sa famille.

C’est une mort injuste ; Il ne méritait vraiment pas ça. Tout est allé trop vite ; il n’y avait rien à faire.   Il y a un tas de garçons qui se baladent avec des couteaux  ou des cutters ; ils pensent que c’est un moyen de se faire respecter, d’en avoir un et de le sortir.

Entre filles on en parle et on  dit que c’est bête et stupide. Hakim, c’était l’ami de tout le monde dans la cité ;  tout le monde le connaissait ; je pense que ça doit leur « faire travailler la tête » .  

Comment faire pour que cela ne se reproduise pas ?

 Je n’ai de solution. Je sens qu’il y aura toujours des trucs comme ça. Quand je regarde la télé j’apprends qu’untel ou untel a été poignardé...

Pour moi c’est une fatalité. C’est sûr qu’il n’y a  pas assez de sécurité. Mais on ne peut pas surveiller tout le monde. Même s’il y a des gens qui passent dans les lycées pour nous sensibiliser  au problème de la violence, ça va faire effet seulement pendant un moment. Et puis ça reprendra .

J’ai bien retenu les dates : le 4, une personne s’est fait poignarder ; le 6, une autre personne ; le 8, c’était Hakim ;  mardi, un jeune homme de 23 ans ; et puis hier, une secrétaire à l’université. Quand je vois tout ça, je reste pessimiste. Je me dis qu’on ne peut rien faire contre ça.

 A part appeler le plus grand nombre à la marche.

Il ya pour moi un gros problème.  La surveillance peut être un  « plus » mais elle ne sera jamais assez efficace. On ne peut pas se mettre à fouiller tous les lycéens.

 Mais nous, les filles, et d’autres jeunes, ou des parents, on peut  raisonner les jeunes qui sont dans un monde de violence. En discutant,  on peut leur dire  « Maintenant Hakim s’est fait tuer ;  demain, ça peut être toi. »

Violence en milieu scolaire

La mort d’Hakim Maddi , 18ans, poignardé vendredi 8 janvier 2010 dans son lycée, a suscité une grande  émotion.

Une banale histoire d’effaceur
Tout a commencé jeudi 2 janvier, la veille des faits, quand l’agresseur présomptif, Islam B, camarade de classe de la sœur d’Hakim, l’aurait interpellé de manière désinvolte pour lui emprunter son effaceur . Cette dernière se serait plainte dans la soirée à son grand frère Hakim. le lendemain ce dernier aurait eu une altercation avec Islam B, lequel lui aurait infligé 3 coups de couteaux, prenant ensuite la fuite. Islam B. a été interpellé à Ivry dans la nuit du vendredi au samedi.

Une jeunesse difficile
Islam était en "rupture familiale" et vivait chez une amie de son frère. Parallèlement il semble que le jeune homme était en échec scolaire ; après un triplement de sa classe de seconde, il n’avait pas obtenu l’orientation qu’il souhaitait en lycée professionnel.
L’impossible surveillance
Il est à noter que  l’architecture  particulière du lycée Darius Milhaud  (blocs disposés à angles droits avec des couloirs passerelles) rend difficile une bonne surveillance.
En outre l’établissement ne dispose, en matière de surveillants, aides éducateurs, médiateurs, que de 12 équivalents temps plein pour 1600 élèves.
Par ailleurs, depuis plusieurs années – et c’est un phénomène général – ces personnels sont de plus en plus occupés à des tâches administratives et de moins en moins à leur mission de surveillance.

Une tendance inquiétante
Il semble bien que les actes de violence se multiplient dans les lieux publics et singulièrement dans les établissements scolaires.
Dans le même établissement, l’année dernière, deux jeunes de l’extérieur ont fait irruption dans l’enceinte du lycée et ont frappé un élève à coups de battes de base-ball.
Récemment un lycéen de 17ans a été blessé lors d’une rixe à Chènevières-sur- Marne et un jeune de 16 ans est mort d’un coup de couteau à la suite d’une bagarre dans un centre commercial à Cergy (val d’Oise).
Le syndrome américain est-il en train de traverser l’Atlantique ?

Sanctuariser les établissements scolaires
Plusieurs options sont envisageables :
 La fouille des cartables. - Il faudrait  mettre en place de nombreuses équipes de surveillants ; cela engagerait d’importantes dépenses et une grande perte de temps pour les élèves, sans aucune garantie d’efficacité.
L’installation de portiques de sécurité - Cette méthode,  qui est utilisée dans de nombreux lieux protégés, a fait ses preuves, notamment dans les aéroports et les musées. Mais elle implique un investissement important et pose aussi des problèmes, liés en particulier à la fréquence  des objets métalliques.
Il  faudrait dans ce cas-là aussi, quoique dans une moindre mesure, accroître notablement le nombre des surveillants.
"Il n'y a pas une réponse unique à ce type de problèmes", a déclaré Luc CHATEL à des journalistes. "Les mesures que nous connaissons, comme la vidéo-protection, comme éventuellement les portiques ou les sas de sécurité, quand vous avez 1500 élèves qui rentrent à la même heure à dix minutes près, c'est horriblement complexe à organiser", a ajouté le ministre de l’éducation.
Luc CHATEL a par ailleurs invité l'ensemble des chefs d'établissement des lycées et collèges à faire respecter mardi une minute de silence en mémoire du jeune homme tué.
Quant à Luc DERAMOND, secrétaire d’un syndicat policier,  il souligné que « le drame que nous vivons se reproduira si rien n’est fait. ».

 

mercredi 13 janvier 2010

Nexus One : Internet dans la poche






Google a lancé hier aux Etats-Unis son tout premier téléphone portable intelligent. Le Nexus one sera mis en vente à partir de 179 $. Le but d’Eric Schmidt directeur de Google est de concurrencer l’ I phone d’Apple.
Ce « super-téléphone » est multifonction.
Par rapport à son concurrent, le Nexus One est moins lourd ; son autonomie est double, de même que sa résolution d’écran. Les modes appareil photo et caméra disposent de 5 méga pixels contre 2 pour l’i Phone. De plus le Nexus One est équipé d’un led flash pour les photos nocturnes. Mais surtout il a de nouvelles fonctions par rapport à l’iPhone :

• GPS qui permet de se situer où qu’on soit.
• Wifi pour assurer la connexion internet.
• Bluetooth qui offre une connexion entre 2 appareils sans avoir recourt à un câble.
• 2 microphones pour éliminer les bruits de fond.
• Le voice-to-text qui donne la possibilité de dicter directement ses courriers électroniques, la même fonction permettant aussi de commander le téléphone et d’effectuer des appels.

En outre le prix d’achat du Nexus One sera plus accessible par rapport à celui de l’Iphone; selon quelques sources l’operateur SFR aura l’exclusivité en France et proposera à la fin du premier trimestre 2010, l’appareil à 200€ à l’achat, avec engagement de 2 ans et un forfait illimité aux alentours de 50€ mensuels. Mais pour les plus impatients d’entre vous le « Google Phone » est déjà disponible au Etats-Unis pour le prix du téléphone seul 530$ (ce qui représente 369€) et avec un abonnement 180$ (environ 125€ avec un forfait T-Mobile).
Au niveau culturel le Google phone aura probablement un impact considérable; parmi la multitude de ses fonctionnalités, la plus décisive sera l’accès direct au moteur de recherche Google. Celle-ci permettra aux possesseurs de disposer en permanence d’un outil de recherches performant et continuellement accessible. Ceci risque de modifier une nouvelle fois le rapport mémoire/intelligence et le réseau social individuel.

Ivry Sur seine, le 06/01/2010


L’équipe de rédaction de Romain Rolland Tanaka Bratnew