Lycee Romain Rolland

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jeudi 28 janvier 2010

Zone d'Emancipation Prioritaire

Zone d’Emancipation Prioritaire

Les élèves de Z.E.P (Zone d’Éducation Prioritaire), ont souvent été considérés comme des élèves dotés de capacités  moindres que celles de leurs camarades d’autres milieux. En 2001, Alain Lancelot, directeur de « Sciences po », fut le premier à avoir permis à ces élèves défavorisés d’avoir effectivement accès à cette école prestigieuse par le biais d’un concours spécifique. Une actualité récente a remis sur le tapis la question de la discrimination positive.

De la discrimination positive

Le destin universitaire des jeunes des cités, après un bac, se réduit souvent à des diplômes en deux ans, BTS ou DUT… Par ailleurs, seuls 5% des diplômés de l’enseignement supérieur sont scolarisés en classes préparatoires et celles-ci n’accueillent, bon an, mal an, que 23% de boursiers, contre 30 dans les universités. C’est la raison pour laquelle il est généralement admis que les formations d’excellence sont réservées à l’élite. L’IEP-Paris, le premier, a décidé en 2001 d’étendre son recrutement aux élèves des lycées classés ZEP. La politique a consisté à faire connaître l’Institut dans ces quartiers et à y mettre en place des modules de préparation au concours spécifique, une épreuve orale, l’admission comportant en outre l’obligation d’obtenir son bac sans rattrapage.

Alain Lancelot a fait des disciples. C’est ainsi que la Fémis, grande école des métiers de l'image et du son, propose à des étudiants boursiers ou issus de lycées classés en ZEP de participer à un atelier de trois semaines en juillet. Objectif : les sensibiliser au cinéma contemporain pour leur permettre de passer le concours d'entrée.

Actuellement plusieurs grandes écoles de commerce et d’ingénieur travaillent à la mise en place d’un concours spécifique réservé aux lycéens de ZEP et se déroulant immédiatement après le bac. Celui-ci serait réservé à des candidats présélectionnés en classe terminale pour leurs bons résultats et en fonction de critères sociaux. Il aurait lieu en septembre, après une préparation d’été gratuite.

Et de l’égalité républicaine

Mais dans le même temps le président de la Conférence des Grandes Ecoles, Pierre Tapie, s’est d’abord catégoriquement opposé au principe d’un quota de 30% de boursiers dans ces établissements, en alléguant la baisse prévisible du niveau qui en résulterait. Seuls les talents diplomatiques de Valérie Pécresse ( ce n’est pas un quota mais seulement  un objectif pour les années à venir) ont permis de préserver un accord de façade avec le gouvernement.

Et puis l’autorité publique ne fait pas toujours des choix judicieux en la matière. Il faudrait en particulier éviter de fermer des classes préparatoires dans ces zones défavorisées, même en cas de baisse temporaire des effectifs. C’est pourtant ce qui vient de se produire à Saint-Denis, au lycée Paul Eluard, seul établissement classé ZEP du 93 à disposer d’une prépa scientifique. les futurs bacheliers ont découvert cette disparition sur le serveur Internet des inscriptions dans l’enseignement supérieur ... c’est dire le peu de cas qu’on fait de leur personne. Elèves et enseignants considèrent  que cette fermeture est inadmissible ;  dans ce département défavorisé cette classe a permis à des centaines d’élèves, au cours des années, de devenir ingénieurs.


Tarrik et Amadou 

Que pensent d’ailleurs les jeunes de ces quartiers défavorisés de ces parcours d’élite qu’on leur propose ici ou là ?
Ammad Kahina est allé le demander à Tarrik et Amadou, élèves de 1° STG,  qui participent actuellement à un atelier de culture générale mis en place au lycée Romain Rolland d’Ivry, le mercredi après-midi et destiné, à terme, à leur faciliter l’accès aux grandes écoles commerciales.

1)    Qu’est ce qui vous a poussés à vous inscrire à cette préparation ?

Amadou : Ce qui m’a poussé à venir ici, c’est la perspective d’une belle vie. Au début le passage était de droit et mais au final, si on ne se distingue pas, on a un BTS comme les autres. Et puis M. Giordani  m’a fait prendre conscience de mes défauts et qualités et comprendre que je pouvais avoir plus d’ambition, même après une seconde ratée. Le bac STG ne donne pas comme seule issue vendeur en grande surface.

Tarrik : L’envie de me démarquer de la plupart des élèves de STG. J’ai pu constater que j’avais les capacités requises pour faire une prépa et aussi j’aimerais prouver que le bac STG n’est pas un bac poubelle.


2)    A cette époque de l’année, la préparation répond-elle à vos attentes ?

A : Oui ; c’étais déjà quelque chose d’inattendu, en début d’année ; cela nous offre plusieurs possibilités, comme des rencontres avec des journalistes.

T : Oui ; l’atelier STG de Romain Rolland m’a permis d’augmenter ma culture générale et mon rythme de travail.


3)    Pensez-vous que la politique du gouvernement est suffisante à l’égard de la jeunesse des quartiers difficiles ?

A : Non. L’Etat privilégie certaines zones et délaisse nos banlieues. Le gouvernement devrait s’arrêter de s’occuper de domaines secondaires comme les travailleurs sans papiers et s’occuper un peu plus de nos banlieues ; après tout nous sommes l’avenir de ce pays.

T : Voilà. On ne se préoccupe pas suffisamment des jeunes comme nous, des jeunes qui ont de l’ambition. Nous sommes un véritable réservoir de créativité pour l’économie de demain.

4) Que faudrait-il faire à votre avis ?

A : Il faudrait mettre fin à l’opacité des institutions pour nous et, parallèlement, il faudrait que certains d’entre nous soient nos porte-parole auprès de ces institutions.
Ce serait une bonne chose qu’il y ait des délégués de l’Education Nationale qui se rendent dans les classes pour entretenir un dialogue avec les élèves, par exemple sur le problème de l’adaptation des manuels scolaires, sur celui de l’aménagement de l’espace à l ‘intérieur des établissements en vue de l’amélioration du confort et de l’efficacité des élèves.

T : Je pense que les responsables politiques et les cadres de l’Etat devraient regarder de plus près les élèves issus des milieux défavorisés afin de se débarrasser de la vision caricaturale qu’ils en ont ; il faudrait que tous ces gens comprennent notre volonté de réussir et qu’ils fassent ce qu’il faut.

5) Qu’est-ce que vous pensez de ces concours facilités pour les jeunes des quartiers ?

A : C’est une bonne idée ; cela permet une plus grande diversité sociale des étudiants dans les grandes écoles et ça augmente le taux de réussite des gens de banlieue difficile.

T : Je pense que c’est une opportunité à saisir pour s’en sortir et réussir sa vie.

6) Quel est votre projet professionnel ?

A : Pour l’instant, je ne sais pas encore. Mon but et d’accéder à un métier qui me plaise et, pour ne pas vous mentir, qui paye bien.

T : Moi aussi, j’aimerais avoir un métier honorable et bien rémunéré.




Liberté, égalité, fraternité...
Qui a dit que c’était facile ?

1 commentaire:

  1. Je ne sais pas ce que valent vos atelier de culture générale, mais s'ils sont aussi intéressants que les articles que vous écrivez sur votre blog, la réussite n'est pas loin. Continuez ainsi, ce que vous faites est très bien !

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